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Situations particulières (4/4)
Protéger un jeune arbre, plantes compagnes du pommier, couvrir un talus, ... Anne Lavorel, vous dévoile ses secrets.
* Protéger un jeune arbre
Dans la nature, ce sont les broussailles (ronces, genêts, graminées...) qui jouent le rôle de protecteur des jeunes arbres. Au jardin, leur pied peut rapidement être envahi d'herbe difficile à tondre, les jeunes troncs risquent d'être victimes des chocs de la tondeuse, des morsures des chevreuils ou des griffures des chats. C'est donc à nous qu'il revient d'aménager la base des jeunes arbres. Le paillage est une première solution. La seconde est de planter une mini-prairie autour de l'arbre : vivaces, graminées, annuelles. Et la troisième, d'installer, 2 ou 3 ans avant de planter l'arbre, quelques arbustes assez bas (jusqu'à 1,5 m) et de forme étalée tout autour, qui formeront ainsi un massif compact et protecteur.
* Les plantes compagnes du pommier
Reproduits par greffage plus souvent que par semis naturel, les arbres fruitiers connaissent peu l'évolution génétique qui leur permettrait de d'adapter aux changements de leur environnement (voir la légendaire rusticité du pommier sauvage de Kazakhstan). Nos arbres fruitiers sont extrêmement fragilisés et victimes de nombreux parasites, maladies...
Pour y remédier, l'une des solutions est de les renforcer et les entourant de plantes aromatiques stimulantes ou en créant des bandes de plantes compagnes au verger.
° La capucine est un bon couvre-sol : elle limite le désherbage, et l'évaporation. Elle abrite de nombreux insectes auxiliaires, prédateurs des pucerons et des carpocapses, le ver de la pomme. Elle éloignerait également les pucerons lanigères en diffusant des substances par ses racines.
° Le raifort et les allium (ail des ours, ciboulette, poireau...) agissent contre les maladies cryptogamiques (moniliose, oïdium, cloque du pêcher...).
° L'alysse et le zinnia sont des plantes annuelles, très attractives pour les insectes auxiliaires (guêpes, abeilles, bourdon, araignées), elles installent un écosystème en un temps record.
° Les aromatiques (armoise, mélisse, menthe, origan, rue, santoline, sariette, tanaisie...) stimulent la croissance, renforcent les défenses immunitaires, accueillent les insectes auxiliaires et éloignent les insectes indésirables.
* Les framboisiers
Les framboisiers aiment se promener. Pour éviter de les voir envahir les massifs, une solution consiste à les installer dans un espace entouré de pelouse qui sera tondue régulièrement.
D'autre part, leurs racines se développent en surface ce qui rend le désherbage difficile et le paillage indispensable (paille, fougères).
Les framboisiers sont des plantes gourmandes en azote, la présence de légumineuses productrice d'azote leur sera bénéfique (pois de senteur, gesse...) Comme plantes répulsives pour les insectes et stimulantes au niveau des racines, l'hysope, le thym ou la rue en bordure de massif, seront efficaces. A l'intérieur du massif, on préfèrera des vivaces aromatiques à petit développement : achillée, ciboulette, menthe.
* Couvrir un talus
Un talus est un milieu fragile : une mise à nu trop rapide entraine sa dégradation. D'autre part, il est difficile à pailler en raison de la pente. Il peut devenir très sec en été, surtout s'il est planté d'arbres. Il sera donc essantiel d'y assurer une couverture végétale totale.
Un talus planté d'arbres sera plutot ombragé, cela convient à la symphorine 'Hancock', au Geranium macrorrhyzum , à la consoude, auTrachystemon orientalis, au lierre...
Sur un talus ensoleillé, la gamme est beaucoup plus large. Ce milieu, bien drainé, convient parfaitement aux arbustes aromatiques et/ou méditerranéens : romarin rampant, sauge officinale, lavande, Helichrysum italicum, ciste, nepeta...
Un talus fraichement construit sera maintenu par un feutre biodégradable.
Pour un talus enherbé, il sera préférable de planter sur 2 ou 3 ans pour éviter une mise à nu totale qui entrainerait des éboulements. Les végétaux plantés la 1ère année maintiendront le talus lorsque les derniers m² d'herbe seront enlevés.
* Les compagnes des rosiers
Les rosiers apprécieront une compagnie nombreuse et variée : quelques allium, de la ciboulette par exemple, pour joindre l'utile à l'agréable, ou des allium d'ornement ; diverses plantes aromatiques comme la lavande, les népétas et l'hysope dont les floraisons bleu-violet s'accordent si bien avec la plupart des rosiers. Les ombellifères et les graminées, en plus d'être très utiles, apportent la touche de légèreté de leurs feuillages aériens. Quelques légumineuses pour l'apport d'azote seront bénéfiques.
Les rosiers semblent également jouir de la présence des fleurs sauvages et des espèces botaniques, naturellement très résistantes (lin, coquelicot, nielle des prés...).
Une annexe en guise de conclusion***************************
"Concevoir" : un mot-clé
On peut avoir une démarche très réfléchie pour aménager un massif, s'aider de listes, livres et revues... Mais les informations concernant les associations de plantes étant de plus en plus nombreuses et accessibles, la conception d'un massif peut devenir un véritable cassetête.
On peut aussi écouter ses envies, suivre son intuition. Il n'est alors pas rare de découvrir après coup l'utilité de telle ou telle plante qu'un élan du coeur nous a amené à choisir. Mais parfois, cette plante s'avère beaucoup trop grande, ou trop petite...
La meilleure voie est peut être... entre les deux : bien définir le projet, lister les critères pour être en mesure de bien définir ce que l'on cherche (taille, forme, couleur, période de floraison, utilité...), et seulement ensuite on peut écouter la petite voix qui nous guide en feuilletant livres et revues ou en échangeant avec son pépiniériste ou paysagiste préféré.
Quelques références*****************************************
"Mariages réussis - Associations écologiques au jardin d'ornement" de Brigitte Lapouge-Dejean aux éditions Terre vivante – 2005.
"Le jardin au naturel" de François Couplan et Françoise Marmy aux éditions Bordas - 1995.
"Le jardin naturel" de Jean-Marie Lespinasse aux éditions du Rouergue - 2009
"Jardins d'avenir" de Pietr Oudolf et Noël Kingsbury aux éditions du Rouergue – 2006.
"Le jardin en mouvement" de Gilles Clément aux éditions Sens et Tonka - 1999
Le site : "Jardinonssolvivant"
Article de Anne Lavorel
- Création de jardins naturels - Conception écologique -
A lire aussi :
> Les complémentarités au jardin (1/4)
> Complémentarités aériennes (2/4)
> Quelques familles à favoriser (3/4)
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